Lot n° 170
Estimation :
500 - 700
EUR
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: 750EUR
Paul VALERY. - Lot 170
Paul VALERY.
L.A.S. « Paul », Vendredi [21 juillet 1916], à Pierre Louÿs ; 2 pages in-8, enveloppe. Il se réjouit de l'amélioration de l'état de santé du frère de Louÿs et évoque la naissance de son fils François [17 juillet] : « Le jeune homme est né bien plus beau que je ne l'attendais. Dès qu'il eût mis le nez dehors, il criait. Il crie encore. L'accouchement n'est pas un sujet de poème. Pourquoi ? Les Romains y ont mis, je crois, un tas de petits dieux très vrais, je t'assure. Il y a toute une philosophie très scientifique dans ces divinités précises sans prétention, et peut être plus "incontestables" que les grands Dieux plus orientaux ». Il demande à Louÿs de lui renvoyer son manuscrit [des fragments de La Jeune Parque] « avec les signes conventionnels de désapprobation, ceux surtout d'impossibilité absolue. Je suis totalement arrêté et comme devenu étranger, en bois, devant ce machin dont il faut absolument que je me débarrasse. C'est le corps étranger dans mes chairs. Je n'y suis plus du tout ». En postscriptum, il ajoute : « Le jeune hurleur s'appelle François. J'avais juré à moi-même qu'il serait Pierre. Mais il y avait des raisons majeures, dont celle-ci métaphysique que jamais je ne fais ce que j'aurais voulu faire ». On joint une L.A. (minute, 3/4 p. in-8) : « J'avais peur depuis longtemps que tu ne fusses devenu insensible à l'endroit du groupe que nous avons formé ensemble. Il me semble que nous n'avons pas le droit de nous être inutiles ; et j'ai pris dans cette idée la permission de t'écrire une lettre vague et agaçante. Tu as regardé comme un jugement sur toi l'expression de besoins qui me sont personnels, et je trouve cet effet excellent »
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