Lot n° 185
Estimation :
500 - 600
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: 700EUR
Paul VALERY. - Lot 185
Paul VALERY.
L.A.S., Jeudi [1919], à une « Chère personne » ; 4 pages in?8. Belle lettre à une amie, en vacances à Deauville : « Je vous vois sous les espèces très élégantes d'une diablesse, battant du face à main la mesure à l'éternel jaz-band, et serrant des millions de mains, disant des milliards de choses à l'infini de vos connaissances... Je ris en y pensant. Ou du moins je rirais, si la moindre cartouche de rire restait dans mes magasins de joie ». Paris est vide, et il a passé le mois d'août « le plus morose, le plus nul, le plus ennuyé imaginable. A demi seul, préoccupé, incapable de tout travail et sentant cependant que cette oisiveté n'était pas le repos ». Il se désole de cette année gâchée en d'inutiles efforts : « Et maintenant je ne fais rien, je ne puis rien faire, et j'ai une lassitude de moi-même dont je ne veux pas essayer de vous donner une idée »... Il va parfois rendre visite à Pierre Louÿs, « et sa vie me fait pitié comme la mienne me fait. Cependant nous nous échauffons ensemble et nous nous faisons illusion pendant quelques minutes. Nous disputons ; nous adorons quelque vers... Gide profondément disparu. Plus de nouvelles. Zéro. Néant. Pour mémoire ». Il a dîné avec André Lebey, « très peu content de la politique. Nous avons blasphémé toute la soirée, maudit toute chose... Il me dit quel morne dégoût, quelle impression de non-victoire lui donne la discussion du traité à la Chambre. Le fait est que l'ensemble des choses est assez sinistre »... Il demande des nouvelles de Madame de Noailles : « Quels feuillages la bercent, ou quelles ondes ? » Il espère voir son amie lors de son passage à Paris, et insère ce quatrain : « Ah ! que ne suis-je Cornuchet ! De qui les mille girandoles Font venir toutes les idoles A son bizarre trébuchet »...
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