Paul VALERY. - Lot 196

Lot 196
Go to lot
Estimation :
500 - 600 EUR
Paul VALERY. - Lot 196
Paul VALERY. L.A.S., Perros-Guirec [août 1921], à Robert de Souza ; 4 pages in-8. Valéry répond vigoureusement à la critique de sa préface au livre de Lucien Fabre, Connaissance de la Déesse. « Je regrette que vous ayez vu dans cette Préface une condamnation du symbolisme ; [...] Ma préface tout entière est une sorte d'anathème contre ce qui a suivi le symbolisme. Relisez-la dans cet esprit. Le symbolisme est mort prématurément vers l'an 1900. [...] Ce fut le mouvement littéraire le plus intellectuel, le plus désintéressé, le plus curieux d'expériences, - et le plus profond que la France ait produit. Ceci suffit à abréger les jours d'un mouvement littéraire ». Le public, comme les auteurs, se lasse, et lui-même en a été le témoin : « Spectateur assez désintéressé, puisque je n'ai plus fait de vers, et fait à peine de prose, à partir de 1891. J'avais renoncé aux Lettres. [...] notre "idéal" fut certainement le plus élevé concevable. Il est entendu que nous en sommes morts. Mais ces morts-là valent bien des vies. Quand j'ai parlé des ruines de nos thèses, ce n'est pas de gaieté de coeur. Vous pouvez regarder autour de vous. D'ailleurs les thèses sont la moindre chose en art. Ce sont les oeuvres qui comptent. Chaque école, chaque époque laisse après elle quelques monuments plus ou moins entiers ; qui sont nécessairement mal compris par les générations suivantes ; mais ce malentendu est naturel. Il n'est pas infécond... » Il s'insurge contre le terme d'opportunisme que Souza a employé à son égard dans son article du Journal de Nice : « Si je l'étais, si je faisais de ce prosélytisme que j'ai en horreur, et que vous croyez que je fais, ce n'est pas dans un livre tiré à 500 et d'un jeune homme inconnu, que je débiterais mes onguents »...
My orders
Sale information
Sales conditions
Return to catalogue