Paul de MUSSET (1804-1880) écrivain, frère d'Alfred - Lot 166

Paul de MUSSET (1804-1880) écrivain, frère d'Alfred L.A.S., Bourron 24 juillet 1858, au poète Victor de Laprade; 3 pages et demie in-8.. Belle et longue lettre sur son frère à qui Laprade va succéder à l'Académie Française. Il apporte des réponses aux questions que Laprade lui a posées pour préparer son discours: «En fait d'études professionnelles, mon frère a essayé du droit et de la médecine. Le premier l'a rebuté et ennuyé ! Pour la seconde il avait plus de goût; mais l'anatomie et la dissection des cadavres lui ont inspiré un tel dégoût qu'il n'a pas pu continuer». Il renvoie au chapitre IV de la Confession d'un enfant du Siècle...Puis il évoque les rapports de son frère avec le Cénacle, qui «ont commencé par la liaison avec Paul Foucher, son camarade de classe, [...] qui l'a mené chez Victor Hugo»... C'était en 1827. Ces relations durèrent jusqu'en 1832, année de publication de son recueil La Coupe et les Lèvres: «certains passages de la dédicace en vers et plus encore le changement complet de manière du jeune poëte, ont fâché les romantiques de la rue N. Dame des Champs. Ils ont su fort mauvais gré à mon frère de ce qu'ils ont appelé sa désertion. [...] Victor Hugo et mon frère, qui se croyaient brouillés ensemble, n'ont eu besoin que de se rencontrer pour se donner la main»... Quant à des anecdotes et traits de caractère de son frère, il ne souhaite pas en dévoiler; il serait embarrassé de les voir figurer dans un discours académique: «La vie de mon frère a été pleine de riens poëtiques, dont une biographie peut seule s'accommoder. Cependant vous pouvez dire que ce cachet remarquable de sincérité qui donne tant de charme à ses ouvrages était une des qualités dominantes de son caractère. Jamais il n'a donné d'eau bénite ni d'encouragements trompeurs aux jeunes débutants qui lui envoyaient leurs essais poëtiques. Il avait une horreur profonde du mensonge en tous genres, et surtout de l'hypocrisie. Aussi a-t-il été souvent dupe des menteurs»... Son frère se réjouissait des succès d'autrui, et s'est passionné pour